Quelle est la qualité de nos vies en ce moment ? Comment sommes-nous capables de vivre le moment présent en ces temps de Covid ? Alors que le gouvernement et la presse nous contraignent entre statistiques et projections ? Réussissons-nous encore à nous poser dans l’instant présent, nous reposer dans le corps ? C’est avec ces questions en filigrane que j’envisage avancer dans ce bulletin de février. Nous vivons une période qui produit de la frustration et de l’anxiété, et davantage encore si nous ne sommes plus en mesure de décélérer, de prendre du temps et de la distance pour observer nos mécanismes inconscients de fonctionnement.
Je vous invite durant ce mois de février à rencontrer la signature vibratoire de l’agate, une pierre qui a accompagné l’homme sur terre depuis des millénaires pour ces qualités décoratives et sa dureté, au même titre que la calcédoine et le quartz. On trouve des agates sur tous les continents ; chaque région produit des spécimens ayant des formes différentes, des couches successives colorées, diverses couleurs. (Attention à ne pas confondre les agates naturelles avec les agates teintées de couleurs artificielles surtout lorsque les colorations sont particulièrement intenses comme parfois des bleus, des verts ou des violets très soutenus et même criards !).
L’une des particularités essentielles de l’agate est sa composition par strates à l’intérieur de cavités entourées d’autres roches, et dont les couches de stratification se constituent à des époques différentes. Cette information vibratoire se ressent dans l’agate, elle crée en quelque sorte une espèce d’intimité minérale qui entre en résonnance avec notre propre perception de l’intimité. C’est comme si diverses fréquences microcristallines convergeaient vers le 2ème chakra. L’effet en est subtil mais quand nous arrivons à le comprendre énergétiquement, nous parvenons à ressentir notre corps, et tout particulièrement notre 2ème chakra comme un véritable temple, un endroit sacré. Il suffit d’imaginer que nous accédons pour la première fois dans un temple ou une cathédrale, comme par exemple un temple néolithique de Malte avec ses chambres en ogive rondes et accueillantes : le lieu sacré nous inspire du respect, de la révérence, le silence nous gagne et nos perceptions s’ouvrent pour pleinement apprécier, écouter, accueillir les informations qui surgissent. Ce voyage intérieur dans les sensations du corps est un chemin qui nous guide vers une forme d’apaisement. Il nous conduit à écouter à nouveau les parties de nous que nous avions négligées ou laissé se dégrader, ou encore peut permettre de recontacter d’anciennes souffrances ou des violences abandonnées dans un silence de négation ou d’oubli. Retrouver un chemin vers le corps physique, le corps émotionnel, le corps sensation est un antidote à la mentalisation extrême. Cette attitude d’hypervigilance du mental dans nos vies est en train de devenir un nouveau standard de normalité et malheureusement conduit, avec les circonstances actuelles, vers une « décompensation psychiatrique light », si négligeable que nous avons du mal à l’identifier mais dont les effets s’accumulent jour après jour jusqu’à entrainer des états et des tensions mentales indésirables. La redescente dans les sensations du corps, retrouver la présence à soi dans sa totalité est une voie de sortie de cet état mental anxieux constant. Pour accéder plus facilement à la voie et à la voix du corps il est parfois nécessaire d’aider le mental à se taire. Si vous avez des difficultés à accéder rapidement au ressenti du corps avec une agate classique (celles-ci sont plutôt grises ou beiges), vous pouvez essayer de méditer ou de porter durant quelques jours une agate blanche, qui vous aidera à lâcher prise en douceur avec le mental.
Depuis le début de l’année 2021, un autre thème surgit avec force et touche particulièrement le 2e chakra et le corps, c’est celui soulevé par le livre de Camille Kouchner « la familia grande » un récit d’inceste. Ce n’est pas le premier témoignage qui dénonce les difficultés des victimes confrontées à des situations terribles, entre oubli traumatique et parole non entendue ou non acceptée. Sommes-nous prêts en tant que société à finalement sortir de l’omerta des violences faites aux enfants et à tous ceux (et surtout celles) qui sont victimes du pouvoir de l’autre comme négation de l’intime et du corps ? Cette vague d’indignation commence à devenir une prise de conscience indispensable qui peut ouvrir des portes afin de changer de regard et de posture au niveau de toute une société. Dans les années 1970 les féministes revendiquaient : « mon corps m’appartient ! » et nous sommes encore loin du compte pour vraiment pouvoir incarner personnellement cette phrase. Je suis convaincue que retrouver son propre chemin du corps et de l’intime est une des façons pour y parvenir, pour ouvrir en chacun de nous l’espace de cette écoute subtile et du respect de soi.
Combiens de mères, de sœurs, de copines, de tantes n’ont pas pu ou pas voulu écouter ? Ce manque d’écoute provient pour une part importante de la puissance souterraine d’une société encore trop patriarcale, certes, mais également d’une forme de désincarnation du corps des femmes et des hommes qui ne sont plus à l’écoute de leurs propres besoins, sensations, désirs.
Nous vivons une époque très spéciale qui peut nous pousser vers l’exploration de modalités différentes d’écoute et de fonctionnement, et peut être d’aboutir à un monde nouveau, la nouveauté d’un mode d’être plus respectueux de soi et des autres.
Je vous encourage à méditer avec une belle agate, de vous laisser guider par sa signature vibratoire vers des explorations intérieures du temple qu’est votre corps. Quelquefois nous nous apercevrons qu’il y a longtemps que nous n’y avons pas accédé, les bougies sont éteintes, les fleurs desséchées, il y a de la poussière…En prenant le temps que la calme agate vous donnera, vous saurez trouver votre façon de l’honorer, ce temple, votre temple, d’y remettre de la lumière, de la beauté, de la joie et surtout du respect.
Je vous souhaite un mois de février chaleureux, lumineux et paisible.
Regina Martino , Paris 2 février 2021